Réactions à la Lettre du Maître des Dominicains  
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N.N.
11/2/08

Appel à commentaires
(Sous la responsibilité de Kerk Hardop)

Les Dominicains des Pays Bas ont publié une brochure intitulée Église et ministères. Vers une église de l’avenir, et l’ont distribuée parmi toutes les paroisses des Pays Bas « comme une contribution a un débat renouvelé et approfondi » sur l’Église et le ministère.

Le Maître de l’Ordre des Dominicains à Rome, a manifesté son désaccord sur les arguments utilisés ainsi que sur la manière de procéder et a chargé d’envoyer, janvier 2008, sa Réponse à toutes les paroisses des Pays Bas. Le Maître a déclaré qu’il est ouvert à recevoir toutes les réactions à sa Réponse, qu’elles soient positives ou négatives.

Etant donné que la brochure des Dominicains néerlandais a été amplement diffusée par Internet, ce site web néerlandais rk-kerkplein.org voudrait également contribuer à la distribution internationale de la Réponse du Maître. La raison qui nous pousse à le faire est notre conviction que le débat sur deux questions aussi cruciales comme l’église et le ministère devrait être l’affaire de tout le peuple de l’église.

C’est ainsi que toute personne qui lirait cet appel est expressément invitée à :

  • Prendre connaissance de la brochure ainsi que de la Réponse du Maître
  • Formuler des commentaires, seul ou en groupe, dans sa langue maternelle
  • Envoyer ses commentaires au Maître de l’Ordre des Dominicains (email:  magister@curia.op.org) avec une copie au Provincialat des Dominicains néerlandais (email: provincialaat.op@wxs.nl) et à ce site web (email: contact@rk-kerkplein.org).

En plus, vous êtes cordialement prié de diffuser cet Appel à toute personne et liste Internet qui se sentent concernées par l’avenir de leur église. Pour toute information supplémentaires, n’hésitez pas à contacter : contact@rk-kerkplein.org.

La Rédaction du site web www.rk-kerkplein.org
Le site web rk-kerkplein.org veut donner la parole, dans un débat publique, aux catholiques adultes, femmes et homme, qui dans l’esprit du Concile Vatican II sont engagés pour la rénovation permanente de l’église dont ils sont des membres de plein droit.

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Commentaires à la Réponse du Maître des Dominicains
(En haut connections à Commentaires dans d’autres langues)

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(23 mai 2008)
Gérard Fourez sj a écrit: Des communautés célébrant en confiance.

 

 

 

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18 mars 2008
Sur la présidence de l’eucharistie
Laisser ouvert ce qui ne doit pas être fermé

La brochure Kerk en ambt des dominicains hollandais a provoqué des remous parce qu’elle préconise une solution radicale au manque de prêtres : que les communautés confient leur présidence, et en conséquence celle de l’eucharistie, à des baptisés choisis par elle, hommes ou femmes, mariés ou célibataires, éventuellement pour une durée limitée. Le texte allait plus loin : qu’on les propose à l’évêque et s’il refuse de les nommer, qu’on passe par-dessus et qu’on aille de l’avant.

Il fallait s’attendre à une levée de boucliers de la part des évêques. Mais critiquer la solution ne suffit pas pour supprimer le problème. Or, du côté de Rome, depuis cinquante ans que le problème se pose – y compris en Europe – rien n’a bougé.

Dès les années septante, des petits groupes de catholiques d’Europe ou d’Amérique du Nord, se sont risqués à franchir le pas et à célébrer l’eucharistie sans prêtre. Ce qui pose quelques questions : - La présidence de l’eucharistie par un ministre non-ordonné est-elle théologiquement acceptable et à quelles conditions ? - Une institution par l’évêque, voire une reconnaissance, sous une forme quelconque, est-elle nécessaire ? - Peut-elle être temporaire ?

Un premier travail s’avère nécessaire : retrouver la perspective des origines, en deçà des déviations introduites par l’histoire. L’une de ces déviations, très importante, est l’usage des catégories du sacré et du sacerdoce pour parler des responsables des communautés, ce que les premiers chrétiens évitaient soigneusement.  Le sacré est exposé aux manipulations du pouvoir : il rend prestigieux, intouchable, incontestable.

Autre déviation, la concentration du rôle du prêtre sur le pouvoir de consacrer, qui date du Moyen âge. Elle a contribué à couper la prêtrise de son rôle premier : la présidence de la communauté.

En outre, la théologie romaine est très imprégnée de catégories juridiques : compétence, juridiction, conditions de validité et de licéité… Dans cette perspective, seul peut validement consacrer le pain et le vin celui qui en a reçu le pouvoir par une ordination valide. Cette façon de voir isole les « paroles de la consécration » (!) de tout le déploiement de la célébration. Elle isole le prêtre de la communauté. Elle manque l’essentiel de l’eucharistie, qui est l’assemblée célébrant, dans le partage du Pain et de la Coupe, le mémorial d’action de grâces pour la mort et la résurrection du Seigneur. Elle fait l’impasse de l’action de l’Esprit.

Si on tire les leçons des critiques faites à la sacralisation des ministères chrétiens et à leur définition en termes juridiques, la route devient libre pour une conception plus souple de la sacramentalité. Cette conception plus souple peut s’appliquer à l’ensemble des ministères.

Concernant plus précisément la présidence de l’eucharistie, le Nouveau Testament ne nous fournit aucune réponse précise. Manifestement, il ne s’agit pas pour les auteurs d’une question prioritaire. Il est invraisemblable que toutes les eucharisties des premières communautés aient eu pour président un ministre ayant reçu l’ordination par imposition des mains. Il est aussi peu vraisemblable que cette présidence ait été exercée par n’importe lequel des membres de la communauté : il devait être « désigné » de quelque façon. Enfin et surtout, il a dû exister dès le début un lien étroit entre présidence de la communauté et présidence de l’eucharistie.

Cela dit, l’histoire fournit-elle des indices positifs de présidence de l’eucharistie par des ministres non-ordonnés ? Après le milieu du IIIe siècle, dans la « grande Église » en tout cas, on ne trouve plus aucune trace d’une eucharistie célébrée par d’autres que des prêtres ou des évêques. Avant cette date, les seules exceptions reconnues – et encore – sont celles des « martyrs » admis à faire partie du presbyterium sans imposition des mains et le cas mentionné par Tertullien, sur le laïc célébrant l’eucharistie par nécessité en l’absence de presbytre. Mais, nous disent les spécialistes, il y a toujours moyen de se débarrasser de ces exemples.

En fait, l’histoire des origines nous invite à concevoir de manière moins rigide les procédures de désignation ou de reconnaissance ecclésiale. A cette lumière, la présidence de l’eucharistie par un ministre non ordonné devient pensable, soit que l’on songe à une présidence d’ordre charismatique, reconnue par la communauté qui, dans des cas exceptionnels se trouverait privée de la présence d’un ministre ordonné et ne pourrait soumettre son choix à l’approbation de l’évêque, soit que des formes plus souples de désignation officielle soient (ré)-introduites, du type de la délégation temporaire.

Qu’une telle vue ne soit pas aberrante, c’est ce que confirme le nombre et la qualité des théologiens qui l'ont admise. J’énumère quelques noms, dans l’ordre chronologique : Hans Küng (1968) ;  Walter Kasper (1969) ; Yves Congar (1971) ; Cyrille Vogel (1973) ; Pierre Grelot (1973) ; Cipriano Vagaggini (1973) ;  André Lemaire (1974) ; Henri Denis (1975) ; Leonardo Boff (1977) ; Christian Duquoc (1979) ; Joseph Moingt (1979).

On notera les dates : plus rien depuis trente ans. Le débat s’est essoufflé après quelques années, faute de voir changer quoi que ce soit dans la discipline en vigueur. Mais depuis trente ans, le problème n’a cessé de devenir plus urgent. La conjoncture invite à admettre beaucoup plus largement une grande diversité d’essais, avec les tâtonnements que cela entraîne forcément. L’apport des théologiens, c’est aussi de maintenir ouvertes des portes qui ne sont pas manifestement closes. C’est pourquoi il vaut mieux aussi se garder de condamner prématurément certaines transgressions.                                   

Paul Tihon
Publié au site de Paves.

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16 mars 2008
A propos de la réfutation d’Hervé Legrand.

Voici quelques remarques spontanées « non scientifiques » qui me viennent à l’esprit après une lecture attentive du texte d’Hervé Legrand.

D’accord avec lui pour reconnaître que  « le désarroi pastoral des diocèses des Pays-Bas justifie l’alarme des auteurs du texte : c’est un cri de consciences catholiques. Ceci doit être reconnu, indépendamment de la valeur intrinsèque de l’argumentation théologique et pastorale » (p.2) Mais pas d’accord pour reprocher aux dominicains hollandais de ne pas savoir  communiquer.

Au contraire, n’ont-ils pas ‘trop bien’ réussi leur communication en s’adressant directement aux paroisses, prenant ainsi de court les « autorités » ? En effet, dans un premier temps, pouvaient-ils agir autrement, sachant que les évêques auraient certainement bloqué leur démarche à la source ?

Ont-ils voulu mettre les évêques devant un « fait accompli » ? En ce cas ils ont échoué car le « fait » est loin d’être accompli.

 N’ont-ils pas plutôt appliqué une méthode de recherche de type ‘dialectique’, alternant réflexion et action, dans le but d’enrichir et de faire avancer l’une par l’autre ? Je les vois bien aller sur le terrain, réfléchissant « avec » les laïcs et non pas « pour » eux.

Par ailleurs, il est fort probable qu’ils aient eu en tête les conclusions, jamais mises en œuvre,  du Concile Pastoral hollandais qui se réunissait voici déjà 38 ans (1968-1970 !) sous la présidence de tous les évêques du pays  (cf  IDOC international n°16, ed.Seuil 15 janvier 1970). En voici quelques extraits :

« Sur certains points il faudra dépasser le plus vite possible les cloisonnements existants. Il nous semble très urgent de faire place à la possibilité d’un ministère féminin ». Suit un bref historique allant de la référence aux pratiques des premiers chrétiens jusqu’au canon 968/1 du Code de droit canon. « Sans vouloir entrer dans tous les points soulevés, nous voudrions surtout souligner l’évolution de la société en ce qui les concerne et la nouvelle prise de conscience de l’essence de l’Eglise, dont l’importance n’est pas à dédaigner.(….) Dans un monde où hommes et femmes sont sur le même pied, elle (l‘Eglise) apparaîtra de plus en plus comme un ghetto archaïque .

La nouvelle prise de conscience de l’essence de l’Eglise intervient ici comme un élément décisif. Dans « l ‘Eglise », l’accent commence à porter sur la base : le peuple de Dieu en marche » (p.73-75). Paroles d’évêques !

Où en sont les évêques des Pays-Bas en 2008 ? Comment exercent-ils leur ministère ? Que faut-il entendre par l’unité de l’Eglise ? etc…La balle est dans leur camp.

Les dominicains hollandais ont eu le grand mérite de mettre ces questions sur la place publique. La méthode utilisée peut surprendre mais cela n’en fait pas de moins bons théologiens que leurs frères d’autres pays.

Ingegerd Augot, NSAE-Montpellier (France)

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10 mars 2008
Sur le document des dominicains néerlandais Kerk en ambt

J'ai lu attentivement le document néerlandais, et je donne une première réponse en guise de broullion:

1. L'argument plusieurs fois répété que les communautés aient "choisi" leurs responsables, n'est pas prouvé; au contraire, on peut déduire des donnés bibliques qu'ils furent nommés par les apôtres, désignés par l'Esprit Saint, installés par les responsables au niveau plus général.

2. Quelques textes du Nouveau Testament:

a) "Quel est donc le serviteur fidèle et intelligent, à qui son maitre a confié la charge de prendre soin des autres serviteurs pour leur donner leur nourriture au moment voulu?" (Mt 24,45). Dans une parable - ipsissima vox de Jésus - celui-ci parle du fait qu'il "confie une charge" ("constituit" en Latin, "katéstêsen" en Grec) des serviteurs sur ("super" en Latin, "epi" en Grec) ses autres serviteurs (super familiam suam, epi tes oiketeias autoû) pour leur donner la nourriture. Donc il y a des serviteurs institués par Jesus, le maitre, "d'en haut", ce qui vaut aussi après son retour au ciel.

b) "Jésus... appela les hommes qu'il voulait et ils vinrent à lui. Il en choisit douze..." (Mc 3,13ss parr). Le ministère dans sa fonction originaire dérive donc de la volonté et de l'appellation par Jésus. Tous les autres ministères sont issus de ce ministère principal des apôtres, voir c-e.

c) Ainsi le remplacement de l'apôtre Judas par Matthias Act 1,12-26: L'initiative à l'élection de Matthias est issue de Pierre, et même si ce n'est pas clair si "éstêsan", "on proposa", veut dire une activité des apôtres ou de la communauté des 120, c'est par prière et le sort, qu'ils ont tiré, que le choix est fait, donc plus ou moins par le Seigneur d'en haut, du ciel.

d) Les Sept, plus tard appelés diacres, furent choisis sur l'initiative  des Douze, Act 6, et même si c'est clair, dans ce cas-là, que ce furent les "disciples", qui ont fait le choix des sept, "ils les présentèrent aux apôtres qui prièrent et posèrent les mains sur eux" (Act 6,6). Choix et ordination.

e) Un peu plus tard, aussi les presbytres sont choisis et désignés sur l'initiative de Paul et Barnabas: "Dans chaque eglise, ils leur designèrent des anciens, et après avoir déjeuné et prié, ils les recommendèrent au Seigneur en qui ils avaient cru" (Act 14,23). "désignèrent" est la traduction modeste pour "cheirotonêsantes", on peut aussi bien traduire: "imposèrent leur les mains". -

2. Tout cela est hors des lettres pauliniennes , auxquelles se refèrent les dominicains néerlandais en premier lieu. Mais aussi là, on trouve toujours l'initiative divine , non de la communauté, en ce qui concerne les ministères:

a) Les charismes proviennent du Dieu, non de la communauté: "Nous avons de dons différents que nous devons utiliser selon ce que Dieu a accordé gratuitement à chacun" (Rom 12,6). "Il y a divers sortes de dons spirituels, mais c'est le même Esprit qui les accorde" (1 Cor 12,4), "il accorde à chacun un don différent, comme il le veut" (12,11).

b) Même l'image du Corps du Christ, sur lequel se basent les dominicains néerlandais pour fonder leur thèse de la sélection des ministères d'en bas, ne prouvent pas ce qu'ils disent: "Vous tous, vous êtes le corps du Christ... C'est ainsi que, dans l'Eglise, Dieu a etabli (!) en premier lieu des apôtres, en deuxième lieu des prophètes, et en troisième lieu des enseignants, ... ceux qui dirigent les autres (kybernêseis)... Tous ne sont pas apôtres, ou prophètes... Désirez les dons les plus importants" (1 Cor 12,27-30). C'est-à-dire, tous les vocations proviennent de Dieu, on peut les ‘désirer’, mais ne pas les faire ou bien se ‘faire’ apôtre, prophète, enseignant, ‘tous’ ne peuvent pas être ce qu'ils veulent.

c) La lettre aux Ephésiens dit clairement: "Chacun de nous a reçu un don particulier, conformément à ce que le Christ a donné... C'est lui qui a donné aux uns d'être apôtres, à d'autres d'être prophètes, à d'autres encore d'être évangélistes, pasteurs ou enseignants" (Eph 4,11). Où en est le choix de la communauté?

3. Sur les Lettres Pastorales, tous sont d'accord que là, le système des trois ministères d'évêques, presbytres et diacres a déjà évolué, et que ces ministères sont conférés par l'imposition des mains: 1 Tim 3,2.12  4,14; 2 Tim 1,6: "Maintien en vie le don que Dieu t'a accordé, quand j'ai imposé les mains sur toi". Les dominicains ne reviennent pas sur ces textes, comme si ceux n'avaient pas de valeur.

4. Une dernière remarque: Qu'est-ce qu'ils pensent du fameux Document de Lima de 1982 "Baptême. Eucharistie, Ministère" (BEM), document collective de toutes confessions chrétiennes, qui se sont mis d'accord sur le fait qu'il existe vraiment un ministère ordonné?

a) "Le ministère de telles personnes, qui, depuis des temps très anciens, ont été ordonnés, est constitutif de la vie et du témoignage de l'Eglise" (BEM, M8).

b) "Le Christ, qui a choisi et envoyé les apôtres, continue , par l'Esprit Saint, a choisir et appeler des personnes en vue du ministère ordonné" (M 11). "Leur présence rappelle à la communauté l'initiative divine (!) et la dépendance de l'Eglise par rapport à Jésus-Christ, qui est la source de sa mission..." (M 12).

c) "L'autorité du ministre ordonné est enracinée en Jésus-Christ, qui l'a reçu du Père (Mt 28,18) et qui la confère dans l'Esprit Saint à travers l'acte de l'ordination" (M 15).

d) "L'Eglise ordonne certains de ses membres au ministère, au nom du Christ, par l'invocation de l'Esprit et l'imposition des mains (1 Tim 4,14; 2 Tim 1,6)" (M 39).

e) "L'acte de l'ordination par l'imposition des mains de ceux qui en ont le ministère est à la fois: invocation du Saint Esprit (epiclesis), signe sacramentel, reconnaissance des dons et engagement" (M 42). "L'altérité de l'initiative divine (!), dont le ministère ordonné est un signe, est ici reconnue..." (M42a).

Est-il permis d'oublier tout cela, ce qui était, à l'époque, un grand progrès œcuménique?

Je n'entre aujourd'hui pas dans les détails du document néerlandais. La description de la situation actuelle est tout-à-fait correcte - et déprimant, et la solution: choisir des représentants de la communauté par elle-même et ensuite présenter ces personnes à l'évêque pour l'ordination, c'est la solution que notre Synode d'Ariccia a proposé déjà en 1985 (point 4 d'Ariccia): "Chaque communauté a le droit d'avoir les ministères qui lui sont nécessaires et de présenter des candidats idoines à cet effet. De plus l'autorité apostolique institué par le Christ a le devoir d'ordonner par l'imposition de mains les candidats qu'elle juge idoines." - Mais avancer sans l'ordination, en cas que l'évêque refuse de l'ordonner, pour moi n'est pas acceptable, en vue de la théologie commune de tous les confessions, comme elle est exprimée dans le document de Lima. 

J'espère que je n'ai pas prononcé mes idées privées, mais une ligne bien documentée de la pensée chrétienne.

Réflexion postérieure

Je continue mon brouillon d'hier en faisant quelques remarques sur différents points du texte des dominicains hollandais. D'abord le positive:

J'ai déjà dit que la description de la situation actuelle est tout-à-fait correcte. Pour l'Allemagne, cependant, je peux dire, que la distinction entre une messe et un service de la parole et de la communion est claire pour tout le monde et on ne cherche pas à cacher la différence par l'usage de mots pareils à la consécration par des laïcs (p.6).

Ce qu'il disent sur le célibat et que "le manque actuel de prêtres est franchement sans nécessité et donc sans réalité" ne peut qu'être applaudi.

L'importance du changement dans l'ecclésiologie introduit par Vatican II, lorsqu'on a changé l'ordre des chapitres sur "le Peuple de Dieu" et "l'hiérarchie", est souligné à juste titre, et on peut vraiment se plaindre sur le fait que les conséquences n'en sont pas encore tirées. L'idée soujaçant, pourtant, que les laïcs de ce Peuple puissent choisir leurs représentants, n'appartient pas nécessairement à ces conséquences: Aussi dans le Vieux Testament Dieu lui-même a voulu être le "roi" de ce Peuple, jusqu'à Samuel, duquel le Peuple a demandé un "roi comme chez les autres Peuples" (1 Sam 8,5), un désir qui n'a pas du tout plu à Dieu. Dans le Nouveau Testament, il est aussi clair que le Christ est le maitre et le roi dans le Royume du ciel, voir les parables de Mt 22 et 25. Le choix des douze apôtres comme ancêtres ou aïeuls du nouveau Peuple est fait par Christ lui même (Mc 3,14).

Dans le chapitre 4, Les ministères dans l'Eglise, le texte néerlandais, pour prouver la phrase: "Les communautés elles-mêmes choisirent et 'appelèrent' leurs leader parmi elles", cite seul Pape Léon le Grand (440-461): "Celui qui doit conduire tous doit être choisi par tous". C'est très tard pour prouver les règles de l'Eglise "primitive". On pourrait mieux faire référence aux Actes 1,15-23, les 120 qui ont "proposé" des candidats pour le successeur de Judas, et à Act 6,2-5, la "multitude des fidèles" qui a fait et approuvé le choix des Sept, et à Actes 15,22: "Il a plu aux apôtres, et aux presbytres et à toute la communauté de choisir des hommes" comme messagères à Antioche, etc. Donc: Un principe "synodale" devrait être appliqué dans l'église, comme l'Eglise orientale l'appelle, la collaboration entre les leaders et les fidèles, mais à mon avis on ne peut pas dire, comme le texte des dominicains dit: "la communauté, d'où sont issus ceux qui président" (p. 7).

Mes réserves continuent dans la même direction.

1. À la fin du paragraphe Regard vers le futur dans la partie I, ils disent que les ministres choisi(e)s par la communauté deviennent "l'incarnation, la main et la voix de la communauté". L'incarnation pour toute la chrétienté est un événement qui vient d'en haut: Dieu s'incarne chez nous; l'application de ce terme à un mouvement d'en bas n'est donc pas convenable.

2. Dans la même ligne de leur thèse sur l'origine des ministères de la base ils citent, à p.9, quelques versets de 1 Cor pour prouver que "c'est la communauté qui juge ce qui est utile pour bâtir la communauté (1 Cor 12,7.10; 14,3-5.12.32)". Si on lit ces versets, on n'y trouve pas ce qu'ils veulent prouver: le jugement de la communauté sur les ministres. "En chacun l'Esprit Saint se manifeste par un don pour le bien de tous" (1 Cor 12,7). "L'Esprit accorde à l'un de pouvoir accomplir des miracles, à un autre de transmettre des messages, etc." (12,10). "Celui qui donne des messages reçus de Dieu parle aux hommes pour les faire progresser dans la foi, celui qui parle en langues inconnues ne fortifie que sa propre foi... je désire que vous puissiez donner des messages reçus de Dieu" (14,3-5). "Ainsi, puisque vous désirez avec ardeur les dons de l'Esprit, cherchez à être riches surtout de ceux qui font progresser l'Eglise dans la foi" (14,12): "Ceux qui transmettent de tels messages doivent être maîtres du don qui leur est accordé" (14,32). C'est la maîtrise de l'individu sur son don, qui est souligné dans ces versets, mais il s'agit du don de la prophétie et des langues, non des ministères "normaux", desquels la communauté pourrait juger. La preuve de la phrase du texte des dominicains: "c'est en général à la communauté dans son ensemble d'avoir le dernier mot" (p.9) selon moi n'a pas réussi.

Pour finir: La solution pour le manque de prêtres et l'accumulation de paroisses en conséquence de cela pour moi n'est pas l'auto-autorisation des fidèles à célébrer l'eucharistie, parce qu'on ne peut pas oublier toute une évolution historique et même dogmatique de l'Eglise, à laquelle le texte des dominicains lui-même fait allusion: Le 4eme Concile du Latran (1215) établit que seuls les prêtres ordonnés peuvent validement célébrer la messe. La solution est, de presser les évêques de faire des démarches à Rome que le Vatican change la loi du célibat qui n'est en aucune façon basé sur l'Ecriture Sainte. Jusqu'ici les évêques se sont mis à la coté du pape pour maintenir la loi; ils doivent être pressé d'avantage de s'unir avec leur fidèles, dont ils sont les pasteurs. Jusqu'ici il leur manque du courage. Seuls les évêques australiens se sont unis avec la pétition de 17.000 fidèles qui ont demandé du Vatican aussi l'admission des prêtres déjà mariés au service que l'ordination des viri probati, c.-à-d. l'admission d'hommes mariés en général. Et le nouveau président de la conférence épiscopale allemande, l'archevêque Robert Zollitsch, juste après son élection, a fait de même en disant que le célibat ne soit pas théologiquement nécessaire et qu'il n'accepte pas d'interdiction de penser. Au mois de mars il va à Rome pour parler avec le pape allemand. Espérons que le pape Benoit comprenne le langage de son confrère!

Heinz Vogels

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(29 février 2008)

René Sournac, de Nous sommes aussi l’Église, a écrit des Notes sur le texte du fr. Hervé Legrand op.

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(13 février 2008)
Message au Maître de l’Ordre des Dominicains à Rome
Vers une Église de l’avenir (11.02/08)
Il faut sortir de l'impasse. Elle est dramatique. Des milliers de chrétiens n'ont plus de pasteurs. «L'Église a trahi son peuple» me disait un médecin qui réussissait à trouver du temps pour la catéchèse des enfants.  Puis, il y tous ces prêtes épuisés qui ne savent plus trop à qui ils ont affaire. «Pasteurs de trois paroisses, je ne sais plus où je me situe. Il n'y a plus personne avec qui j'établis une véritable relation en tant que pasteurs. C'est comme si je flottais quelque part, ailleurs, sans lien personnels significatifs » Bref, on presse le citron jusqu'à la dernière goutte. Elle s'avère amère pour la plupart.
Je comprends le cri du coeur de ces Dominicains qui réagissent et offrent des éléments de solution. On ne reste pas passif au chevet d'un malade. On doit agir avant qu'il ne soit trop tard.
Qu'attendre de Rome? Sans doute rien. Alors que faire? Faire des propositions comme l'ont fait l'équipe des Dominicains et les soumettre aux évêques de leur pays. Espérer que les évêques de Hollande en lien avec les évêques des autres pays, dont le Canada, où la situation se détériore sans cesse, décident ensemble de l'action à entreprendre. Et qu'ils agissent. Le Vatican suivra. Les voies d'avenir sont suffisamment claires pour les explorer sans hésiter davantage. Le document Hollandais les résume bien.
Il faut se réjouir de la lucidité et du courage de l'équipe des pères Dominicains. Des milliers de chrétiens sont derrières eux et osent encore espérer.
Claude Michaud. Ottawa, Canada

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(13 février 2008)
Rapport des dominicains hollandais
Réaction à la note du théologien Hervé Legrand o.p.
Avant tout, il faut situer l’intervention des dominicains hollandais dans ce climat d’urgence pastorale que Rome entretient en refusant de modifier les règles d’accession à la présidence de l’eucharistie. Leur but n’était pas d’écrire un traité de théologie, mais de sortir de l’impasse actuelle en proposant des moyens adaptés aux circonstances, de pallier le manque de prêtres et la raréfaction de la célébration eucharistique dans leur pays. Leur reprocher leur faiblesse dans l’art de la communication ou leur recours à des arguments massifs, ne change rien au sérieux de leur démarche. Leur Rapport a eu dans la presse un large écho en dépit de ses faiblesses formelles présumées.
Les auteurs du Rapport n’ont pas été sanctionnés par Rome, du moins pas encore. Serait-ce par pure bonté? Doit-on conclure que Rome commence à se fatiguer d’agiter les foudres de la condamnation et préfère laisser aux supérieurs religieux le soin de le faire à sa place? S’il s’agit là de stratégie, le geste ne doit pas être perçu comme un gain important pour l’avenir. La discipline tient toujours et le fr. Legrand a été choisi pour la rappeler, pour "administrer la correction fraternelle".
La réponse de Legrand se base sur l’autorité de la Tradition telle qu’interprétée par la tradition romaine, c'est-à-dire par l’autorité romaine. Célébrer l’eucharistie de manière "contraire à la tradition" appelle des sanctions disciplinaires pour "encouragement au schisme" et pour éloignement de la seule tradition valable et admissible. Tradition = Église = tradition romaine exclusive. Cercle vicieux ou abus de pouvoir, la tendance n’est pas près de s’inverser. Les mêmes principes ont permis à Rome dans le passé de condamner les progrès de l’exégèse biblique et de multiplier les interdits à l’égard des théologiens soupçonnés de remise en cause de la théologie officielle.
Devant la perception ecclésiologique de plus en plus pauvre des fidèles soulignée par le Rapport, Legrand répond en limitant son argumentaire au manque d’esprit critique des auteurs. On s’étonne que ce théologien reproche aux auteurs leurs lacunes dans l’art de communiquer, comme si cet aspect était primordial. Le second reproche qui touche à leur refus de dialogue apparaît également immérité, quand on considère que Rome refuse toute remise en question de ses positions traditionnelles depuis le dernier Concile. Legrand avait toutefois affirmé dès son 1er commentaire que le dialogue est présent dans l’Église depuis les temps apostoliques et que cette initiative s’inscrit dans une volonté de le susciter: il faut croire qu’aujourd’hui le principe demeure, mais qu’il est risqué de le mettre en pratique.
Car c’est là toute la question. Legrand souligne la présence chez les auteurs d’un préjugé défavorable à l’égard de l’autorité et d’un second, favorable, à l’égard de la base. Renverser la pyramide ne réglerait rien, dit-il. Bien sûr, mais entre-temps que faire? Laisser les agneaux sans pasteurs par eugénisme doctrinal? Laisser péricliter ce qui reste des structures communautaires en perpétuant des schèmes traditionnels comme s’ils étaient éternels et ne pouvaient évoluer? Ce n’est pas ce que pense Legrand, puisqu’il ouvre la porte en conclusion à l’ordination d’hommes mariés entérinée par la pratique de l’Église et Vatican II. La base n’est sans doute pas unanime, mais disons que l’autorité l’est, et centralisée en plus. On ne doit pas attendre d’elle une remise en question.
On ne manquera pas de souligner le ton condescendant employé par le fr. Legrand lorsqu’il affirme : un peu de familiarité avec les sciences humaines aurait pu éviter au Rapport de manifester à la base un  "crédit" qui relève beaucoup plus de la croyance ou de l’idéologie que d’une analyse scientifique. Précisons que si le peuple a résisté aux théories de Darwin et de Pasteur, comme il l’affirme, il a suivi en cela l’enseignement de l’autorité romaine qui a condamné les positions de Darwin jusqu’à tout récemment (Jean-Paul II a admis du bout des lèvres que la théorie de Darwin était sans doute plus qu’une théorie), et qui n’a pas permis l’usage de la vaccination dans les États pontificaux en 1815. La base est bien obéissante lorsqu’elle est inorganisée ou impuissante face à un exercice idéologique du pouvoir religieux aussi étendu et contraignant.
L’argument voulant que les évêques soit également le peuple de Dieu est à la fois admissible et spécieux. Il est inutile de jouer sur les mots. L’évêque est membre du peuple de Dieu au plan théologique, mais au plan de la gouvernance, son statut est d’autorité. Les évêques exercent et doivent exercer une autorité enracinée dans la tradition, mais qui mériterait d’être revalorisée et renforcée par rapport à celle du pontife romain. C’est un euphémisme d’affirmer que ce pouvoir des évêques, affirmé par la Tradition, voit son exercice entravé et sévèrement encadré par le Saint-Siège. Or aujourd’hui, un organisme d’un milliard de fidèles, fût-il Église, est devenu proprement ingouvernable à moins de le priver de tout dynamisme de renouvellement et de neutraliser toutes les forces susceptibles de le provoquer. Les évêques n’en sont à leur tour que de simples rouages. C’est ce désir de faire bouger les choses qui est à la base des revendications des auteurs du Rapport et que Legrand s’empresse de réduire à un dialogue interne à l’Ordre dominicain.
En somme, les critiques formulées, bien qu’éclairantes, apparaissent circonstancielles et ne touchent pas à l’essentiel. Le fond du débat est évacué, sauf peut-être sur la question de la recommandation de ne pas attendre la sanction de l’évêque pour choisir des célébrants. La suggestion du Rapport reste discutable, mais elle souligne en même temps que le seul obstacle à la célébration de l’eucharistie par des laïcs choisis par la communauté reste la timidité des assemblées épiscopales nationales vis-à-vis des consignes romaines.
Les auteurs du Rapport ont mis l’accent sur un blocage évident découlant de la lourdeur de cette Église pyramidale: l’ingérence vaticane comme frein à la recherche des solutions à un problème touchant en particulier les catholicités européennes avec leurs traditions anciennes et leurs cultures respectives. Cela apparaît à Rome comme déstabilisant et constituant une menace à l’autorité centrale de l’Église jalousement protégée. On préfère opter comme toujours pour le statu quo. Cela se paye par la récession religieuse. Quand on manque de médecin, ce n’est pas le moment de disserter sur la médecine d’autrefois. De même, devant la pénurie de pasteurs, il n’est guère le temps de discourir théologiquement sur le sacrement le plus important parmi les sept. Il faut voir à ce qu’il soit célébré.
Raymond Légaré - Pour le Réseau Culture et foi
Jean Trudeau -
trudeau.jean@videotron.ca - www.culture-et-foi.com

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(7 février 2008)
Suivant les recommandations de "rk-kerkplein", voici ce que notre réseau belge "PAVÉS" a déjà publié sur cette question; d'autres articles sont en préparation.

traduction de A. LASCARIS  http://www.paves-reseau.be/revue.php?id=506
de Ignace BERTEN o.p.   http://www.paves-reseau.be/revue.php?id=507 
de Gérard FOUREZ s.j.   http://www.paves-reseau.be/revue.php?id=508
de Jean KAMP (prêtre diocésain)   http://www.paves-reseau.be/revue.php?id=526
Lettre ouverte de NSAE (France)  http://www.paves-reseau.be/revue.php?id=529
A suivre...
Pierre Collet

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 (5 février 2008)
Kerk en Ambt en France
Bonjour,
Pour répondre à votre demande d'informations sur "Kerk en Ambt", je vous adresse copie de la lettre que "Nous sommes aussi l'Eglise" a adressée à l'ensemble des évêques français".
Vous en trouverez ci-dessous la traduction anglaise.
Par ailleurs, la traduction française de Kerk en Ambt a été largement diffusée au sein des "Réseaux des Parvis" rencontre un intérêt certain.
Cordialement,
Lucienne Gouguenheim - Secrétaire Générale de NSAE

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Lettre ouverte adressée aux évêques de France par l’association « Nous sommes aussi l’Eglise »

C’est avec joie que nous avons reçu le rapport des dominicains hollandais «Kerk en Ambt » (l’Eglise et le ministère). Les situations décrites et les questions soulevées sont en effet directement transposables à la France.

Le vieillissement des prêtres, sans renouvellement, constitue une crise grave. Comme vous, nous avons vu nos communautés privées progressivement des services d’un prêtre ordonné.  Chrétiens « de la base », nous sommes en droit de vous interpeller avec liberté et respect : malgré de nombreux cris d’alarme, n’avez-vous pas nié la crise et préféré garder le silence plutôt que de déplaire à Rome, laissant les communautés se débrouiller elles-mêmes, souvent sans eucharistie ? Avez-vous perçu le côté positif de la crise qui nous pousse à nous adapter à la situation nouvelle de l’Eglise dans un monde qui a changé ?

Nous ne sous-estimons pas les difficultés liées à la charge épiscopale. Mais il nous faut avancer. Le grand mérite des auteurs du rapport hollandais est d’avoir eu le courage de le rendre public. Les langues se délient. Les questions posées suscitent échanges et discussions : comment laisser les communautés choisir démocratiquement leurs responsables et celles ou ceux qui présideront l'eucharistie et les sacrements qu'elles célèbrent ? Est-il nécessaire de les recruter parmi des hommes célibataires engagés à vie ? Quel est le statut des femmes ? Faut-il donner priorité à la prêtrise dans sa forme actuelle contre le droit des communautés à l'eucharistie ? Ne faut-il pas revoir l'exercice du pouvoir dans l'Eglise ?  etc.

Le chantier est immense. Il est ouvert à toutes et à tous. Comme le dit le dominicain français Hervé Legrand, pourtant très critique par rapport au texte de ses frères hollandais : « On doit donner acte aux autorités provinciales que leur cri d’alarme est justifié en tant que tel (…) Maintenant que le débat est lancé autour de cette démarche et de sa réponse, il convient de le mener selon des règles claires et adéquates, comme tout débat méritant ce nom ».

La requête que nous vous adressons est simple : que vous mettiez en place une large confrontation à l’intérieur de la communauté et que vous en stimuliez les débats. Loin d’être une menace pour l’Eglise, il s’agit d’une véritable aubaine dont il faut savoir profiter.

« Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira vers la vérité tout entière » (Jn 16 :13)

 


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